mercredi 13 avril 2011

Gone Baby Gone

Ca y'est, j'ai enfin vu Gone Baby Gone et - oh suprise ! (enfin non pas du tout en fait) - j'ai aimé. J'avais déjà posté mon avis sur The Town, et j'aurais du mal à dire lequel des deux films réalisés par Ben Affleck j'ai préféré. J'avais lu le roman de Denis Lehane il y a déjà un certain temps et je l'avais bien aimé, j'ai vu Mystic River, adapté d'un roman du même auteur, cette année aussi - très bon film également.
Histoire du kidnapping d'une fillette dans le quartier de Dorchester à Boston, le film est un bon polar même si vers 1h15 on commence à se douter de quel côté se situent les coupables (surtout si comme moi on a déjà lu le livre et qu'on a vu de trop films dans sa courte vie). Je ne m'étendrai pas sur cet aspect puisqu'on n'en n'attendait pas moins.
J'ai beaucoup aimé la séquence qui ouvrent Gone Baby Gone parce qu'elle a ce côté réaliste, et même plus réel, qui ne trompe pas et qui manque à beaucoup de films. Tourné à Boston, dans le quartier spécifique par l'auteur, le film reflète ce quartier. La séquence de début nous montre ce quartier avant même qu'on sache quoi que ce soit sur le personnage de Patrick Kenzie ou le kidnapping. Les gens qu'on y voit ne sont pas beaux et n'ont même pas cette neutralité aseptisée des personnages de film hollywoodien où les classes sociales sont gommées et où même un junkie est presque glamour, ils sont réels. J'ai trouvé ça très fort.

*** Spoilers ***
La fin est très marquante également. Elle nous montre que dans ce cas, il n'y a pas de choix plus juste qu'un autre. Faut-il laisser la petite fille avec un homme aimant mais qui reste celui qui l'a kidnappée ou la rendre à sa mère quelque peu irresponsable et surtout droguée ? C'est le choix qui déchire le couple de Patrick et Angie. Et Patrick n'est même pas sûr de faire "the right thing." Que faut-il faire ? Le film refuse d'apporter une vraie réponse et le spectateur est forcé de se poser la question à lui-même.
*** Fin des spoilers ***

En conclusion, un bon film pour un dimanche soir et si vous avez manqué The Town, il vient de sortir en DVD. Quant à moi je pense aller voir The Company Men au cinéma, un film avec Ben Affleck décrit comme l'anti-In the Air (que j'ai beaucoup aimé). Si je le vois en effet, je risque bien de vous écrire un article :).

Image hébergée par servimg.com

Une séquence du film (juste après l'épisode du pédophile) que j'aime beaucoup. On y voit le reflet de Patrick dans une fenêtre de l'hôpital éclairé alors qu'il fait nuit dehors. Ca lui donne un reflet noir et à ce moment précis du film la symbolique est très importante. Le personnage aperçoit son reflet noir à la fois visuellement, pour le spectateur, et moralement, ce qui devient plus clair après dans sa conversation avec Remy Bressant. Ce reflet noir n'est pas tant un mal absolu qu'un mal pour le bien et c'est tout le paradoxe qui rend l'histoire intéressante. De même, les références de Patrick à son prêtre alors qu'il vit dans un monde de brutes montrent la complexité du personnage, et par dessous celle de l'univers dans lequel il évolue.

1 commentaire:

  1. Très content que vous l'ayez "enfin" vu; je ne savais pas que "Mystic river" était du même auteur, en effet les thématiques sont proches.
    C'est aussi ce qui m'a plus dans ce film :le coté "dirty" mais pas trop pour rester juste.Pas de maquillage gemay , pas d'éclairage calculé, une Amérique pure et brute.
    La seule chose que l'on pourrait reprocher est le thème assez "populiste" de la pédophilie, (aussi abordé de bien belle manière dans "sleepers" deBarry Levinson en 1996);mais Affleck s'en sort fort bien!!
    La force du film est bien sur décuplée par cette scène (spoilée) où on ne peux s'empêcher de regarder sont voisin pour lui demander: "et toi que ferais tu"??

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