dimanche 14 mars 2010

Nine


J'ai vu Nine début mars. Je commencerai d'abord par râler contre la presse française (pas toute mais une certaine partie quand même) qui s'est crue obligée de comparer ce film au 8 et demi de Fellini (que je compte voir à présent, par curiosité) et donc de le dénigrer allègrement. Je crois qu'il s'agit d'un hommage, mais en tout cas le film ne prétend pas être un remake... Après comparaison avec la presse anglaise, on s'aperçoit bien de la différence, eux savent apprécier une belle comédie musicale même si elle n'atteint pas les standards des grands maîtres (chose que je n'ai pas vérifiée d'ailleurs).

Il est certain que Nine n'aurait pas gagné l'oscar du meilleur scénario, le scénario sans être mauvais est assez "léger", il n'y a pas vraiment d'intrigue et ce ne sont pas les répliques qui contiennent l'essence du film. L'histoire se situe en 1965 à Rome, on suit quelque jours de la vie de Guido Contini, un grand réalisateur italien adulé de tous qui ne parvient ni à commencer d'écrire le scénario de son nouveau film Italia, ni même à fuir le monde du cinéma car partout on le reconnaît. Il y a en surface, son amour des femmes en général : son attirance pour telle journaliste, son obsession pour telle star, son attachement à sa maîtresse, sa Mamma! cliché italien tout de même ^^, et les problèmes que cela occasionne. Et puis plus profondément on voit les doutes de Guido, son questionnement de la religion, le problème de sa "vision" de la vie et de ses films, et puis son amour pour sa femme qui se ressent en filigrane tout au long.

Il y a la musique également, de qualité inégale : si on peut considérer Be Italian (Fergie) et Cinema Italiano (Kate Hudson) comme de très bonnes chansons et si j'ai également apprécié celles de Marion Cotillard, surtout la deuxième Take It All, d'autres sont agréables sans être géniales, parfois plus pour la performance que pour la chanson (Folies Bergères chantée par Judi Dench avec un superbe accent français, clap clap Dame Judi ! ^^) parfois assez "oubliables" comme celles de Sophia Loren et Nicole Kidman.

Enfin, le plus important à mes yeux et à ceux de ma mère amatrice de photographie : les images sont absolument magnifiques, chaque plan est beau, on vibre d'émotion même, et c'est là l'essence du film. C'est finalement peu courant de voir un film dont on sent qu'il repose sur sa qualité visuelle, même chez Joe Wright et Wong Kar-Waï le scénario garde une certaine importance, et Chicago le film précédent du réalisateur est totalement différent de ce point de vue. Et même si cela peut apparaître comme un défaut, je ne l'ai pas tellement ressenti, il me semblait que le scénario suffisait, que c'était son esthétisme qui "faisait" réellement le film. L'idée semble peut-être bizarre, mais je n'ai pas été déçue du tout. J'ai trouvé dommage qu'il y ait des gens incapables de ressentir cette beauté du le film comme certains critiques français ou les gens que j'ai vus sortir de la salle au bout d'un quart d'heure. Mamma mia! S'il n'y avait que la musique et les chorégraphies, mais non c'était juste beau. Inexplicable, il faut le voir, il faut le sentir, ce n'est pas un film cérébral qui fait réfléchir grâce aux mots, c'est un film qui touche l'âme.

Ma critique peut sembler très enthousiaste, elle est surtout le reflet de mon sentiment après avoir vu le film. Je ne le proclamerais pas un chef d'œuvre mais j'ai déjà bien envie de le revoir (et en VO cette fois) =D.

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