samedi 13 mars 2010

Pourquoi je regarde Gossip Girl



« J’aime Gossip Girl et je le revendique haut et fort. » C’est le titre d’un groupe sur Facebook que j’ai rejoint il y a peu. Je pense que son existence est assez représentative du phénomène de snobisme qu’on peut trouver en France face à beaucoup de séries américaines et certaines en particulier. Elles sont très facilement qualifiées de soap operas, même dans des articles prétendument sérieux probablement écrits par des gens qui ont vu la moitié d’un épisode et n’ont jamais vu de soap operas non plus mais qui ne se gênent pas pour faire des comparaisons ni fondées ni même explicitées. Il faut donc se justifier d’aimer une telle série. Eh bien justifions et faisons l’apologie, bien modeste je le reconnais, de Gossip Girl.

Il y a un an, en cours d’Anglais, sur le thème des nouvelles technologies, j’ai fait référence à la série Gossip Girl dont l’idée de base est la vie d’adolescents de la grande bourgeoisie New-Yorkaise du XXIème siècle vue à travers les yeux d’une bloggueuse anonyme, personnage central et pourtant ultra-secondaire dont la question de l’identité n’est posée qu’une fois réellement, à la fin de la saison 2, et dont on s’aperçoit qu’elle importe finalement très peu, à noter tout de même c’est Kristen Bell, aka Veronica Mars, qui fait la voix de la narratrice. Donc ayant fait référence à cette série que ma prof ne connaissait pas, je me tourne vers X, première de classe un tantinet prétentieuse, qui m’appelait pour me faire remarquer « Mais ça vole pas haut tout de même, hein ? », j’acquiesce en précisant que pourtant je ne peux m’empêcher de la suivre. Eh bien j’ai honte de moi. Je regrette d’avoir acquiescé si lâchement sans défendre Gossip Girl un minimum. Voici donc venu le temps pour moi de réfléchir et de clamer les raisons pour lesquelles j’aime cette série.

J’ai commencé à regarder Gossip Girl l’année (scolaire) dernière. J’étais intriguée par le pitch, non pas que je sois férue de potins et scandales, mais vous et moi savons bien que derrière chaque scandale se cachent les passions inavouées, et c’est là l‘intérêt X). Je ne m’attendais pas à quelque chose de profond, et très honnêtement ça ne l’est pas toujours (mais ça l’est quelques fois ^^). J’étais curieuse et c’est bien pour les gens curieux que les pilotes existent. J’ai apprécié le premier épisode, la « rencontre » entre Serena et Dan, bien qu’énième variation sur le cliché attirance d’une fille riche et belle pour un garçon pauvre et maladroit qui l’admire secrètement, était un point de départ intéressant, une entrée « in medias res » (le retour de Serena qui pose déjà de nombreuses questions) mais indirecte (le premier personnage sur lequel on se focalise est Dan qui ne vient pas du Upper East Side de Manhattan mais de Brooklyn) dans l’univers de la série.

Si au début, on assiste simplement au déroulement d’une intrigue dans un monde séduisant, attrayant, mais dangereux, ce qui est en fait la carte jouée par la promotion et sûrement à l’origine de la critique « soap opera » émise par des gens qui n’ont pas vu plus loin que la surface, on s’aperçoit assez vite que les personnages ne sont pas des adolescents caricaturés à l’extrême, du genre sales petits bourges très cachottiers, mais ont une dimension plus forte : ils ont leurs doutes et incertitudes, ils se construisent peu à peu. Ils ressemblent à tous les adolescents, avec des paillettes et des cuillères en argent dans la bouche en plus. Et c’est précisément pour cette raison qu’ils ne sont pas les ados américains typiques de la série « pour faire rêver » dont la vie, plus ou moins idyllique mais jamais très grave, semble tourner autour du sport, des filles/garçons et de ses problèmes émotionnels autour de la piscine, nombrilisme en bikini Banana Moon. Dans Gossip Girl, comme dans Veronica Mars, des sujets plus sérieux sont parfois abordés (par exemple la raison du départ de Serena un an avant la saison 1), bon il y a aussi la dose de crises puériles de Blair…

Mais ce dont je parle évoque surtout la Californie… Il faut dire que Gossip Girl est bien de New York, et nulle part ailleurs. C’est l’une des seules séries où l’on sent vraiment qu’elle est habitée par New York. Il n’y a pas photo, la série est tournée dans les rues mêmes de cette ville, ce qui n’était pas le cas de Friends ou Seinfeld tournés entièrement ou presque en studio. Et puis il y a les Hamptons, dans combien de films ou séries entend-t-on parler de ce lieu pourtant emblématique de la haute bourgeoisie américaine ? Et l’ambiance même de la série, avec des vrais saisons (un Thanksgiving plus frisquet qu’un 4 juillet par exemple), et une sophistication qui vient bien du Nord-Est. Oui décidément, New-York est un élément central de la série, ce qui personnellement n’est pas pour me déplaire ^^. Evidemment, la série a un petit côté « vitrine de mode » mais étant donné le public visé (les jeunes filles/femmes) ça n’est pas très étonnant, ni désagréable =), ça peut même être considéré comme une de ses qualités, c’est une série où les personnages ont du style =D.

Je crois qu’il ne faut pas s’arrêter à l’idée de départ de la série « blog-tabloïd au sein d’un cercle élitiste » qui me semble assez réductrice, on l’oublie finalement assez vite dès qu’on commence à percevoir l’évolution des personnages au fil des épisodes (la saison 3 diffère du coup pas mal de la saison 1 car les plupart des personnages ont quitté le lycée et ont mûri un peu) ainsi que le cliché « fêtes, champagne et limousines ». Il y a de ça, mais il y en a aussi dans du F. Scott Fitzgerald et personne n’ira dire qu’il écrivait du soap. On m’a dit également que la série valait beaucoup mieux que les livres, ce qui est toujours un bon argument : on a fait pire, en livre en plus, sur le même thème. Bref, plutôt que d’écouter les snobs ou de vous endormir à lire mon blabla positif, regardez donc et jugez par vous-mêmes, il n’y a pas de meilleur moyen au monde =).

2 commentaires:

  1. Je n'aime pas Gossip Girl, je trouve cette série totalement sans intérêt et superficielle avec beaucoup de mauvais acteurs et d'intrigues ennuyeuses et arrachées par les cheveux (mis à part les interprètes de Chuck et Blair, qui vraiment sortent du lot,leur relation était la seule chose qui m'a permis de regarder la première saison et maintenant même eux ne sont plus intéressants).
    Cependant j'adore New-York donc les lieux utilisés et les vêtements portés sont les seuls choses que j' apprécie encore bien que Sex and the City était une bien meilleure série et avait aussi ces atouts !
    Mais je respecte ton point de vue et je sais que cette série est trés populaire pour le public qu'elle vise.
    p.s: Veronica Mars est d'un autre niveau, à tous points de vue, Kristen Bell a vraiment perdu au change la pauvre.

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  2. Merci pour ton commentaire :).
    Je respecte ton point de vue même si j'avoue n'avoir pas accroché au seul épisode de Sex and The City que j'ai vu ^^. Je comprends qu'on puisse trouver Gossip Girl superficiel (oui ça fait vitrine de magasin des fois les costumes ^^) mais j'ai trouvé que rapidement les personnages prenaient plus d'intérêt (dans la saison 3, ils deviennent même moins puérils je trouve). Bon je suis quand même d'accord pour dire que Veronica Mars est loin devant =).

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